
Vallée de Todoroki
La journée s’annonce douce et ensoleillée et j’ai envie de marcher un peu sans trop m’éloigner de Tokyo. Je pars donc en début d’après-midi pour la vallée de Todoroki. Direction Shibuya pour prendre la ligne Toyoko qui dessert Yokohama comme terminus. Je descendrai à Jiyugaoka et changerai pour la ligne Oimachi, direction Futakotamagawa. Je descends à Todoroki, ma gare finale. Le trajet prend moins de trente minutes, une aubaine pour un endroit aussi paisible aux portes de Tokyo. Le sentier débute à environ 350 mètres de la gare, sortie Sud. Je tourne à droite après les rails avant de passer devant le Seijo Ishii supermarket que j’apercois au loin. Je m’arrête faire deux ou trois emplettes. Je dépasse ensuite le magasin pour m’engager dans le vallon un peu plus loin sur la droite.

Le chant des oiseaux et le ruisseau qui s’écoule tranche avec la frénésie de Shibuya, quitté peu de temps avant. Des canards nagent dans le cours d’eau et des tourterelles fouillent les feuilles mortes. Il y a peu de promeneurs sur le sentier et il est vraiment agréable de s’y balader.

Je remonte du vallon pour faire un détour par un petit parc. Je me retrouve dans une ambiance urbaine que j’apprécie beaucoup au Japon. Rue en pente, regard qui porte loin, surprises aux coins des rues et réseaux électrique qui sillonnent le ciel. Les époques se mélangent et les constructions s’adaptent. Il y a un peu comme ce sentiment d’inachevé qui me donne l’impression d’un Japon en perpétuel évolution.



J’aime me perdre dans ces rues pour découvrir de nouveaux points de vue où le regard porte jusqu’à l’horizon. Cela offre de nouvelles perspectives.
Une fois arrivée au parc, je contemple la vie du quartier. En contrebas, des enfants jouent au baseball. Des building se dressent au loin, les températures sont presque printanières et le ciel est limpide en ce mois de décembre. Les contraires cohabitent.

Retour dans la vallée. Les dernières couleurs d’automne se montrent encore sous leur plus beau jour, au bonheur des photographes. Les ambiances et les saisons s’associent.



Le folklore japonais est peuplé d’esprits en tous genres tantôt bienveillants, tantôt malicieux. Un yokai se serait- il dissimulé dans cet arbre ?

Au retour, je m’arrête dans une maison de thé pour savourer quelques pâtisseries. A l’entrée, des carpes koi nagent dans un bassin, éclairées par les lumières d’automne.



Je prends le chemin du retour pour rejoindre la gare. La nuit va tomber rapidement et les températures aussi. J’assiste alors à un rituel. Un homme psalmodie sous une petite chute d’eau, que j’imagine très froide, qui s’écoule de la gueule d’un dragon. Je suis happée par ses prières et contemple sa pratique jusqu’à ce qu’elle soit terminée, profitant par la même occasion des bienfaits de son effort et sa rigueur.


