
Niijima
Dans la région de Tokyo se trouvent plusieurs îles qui, chacune, peuvent se visiter sur deux ou trois jours. Elles présentent toutes une faune et une flore très riche, ce qui en fait des destinations agréables pour s’éloigner de la ville ou pratiquer diverses activités comme la plongée, le snorkeling, la randonnée, le surf ou encore découvrir un patrimoine culturel ou gastronomique. J’ai décidé, pour un premier voyage, de me rendre sur Niijima pour quelques jours.
Plusieurs moyens de transports sont possibles, par bateau, hélicoptère ou avion. Certaines iles présentent des aérodromes mais les vols sont plus ou moins fréquents depuis Tokyo. Des ferrys rapides permettent de les relier à la capitale en deux ou trois heures mais je choisirai la traversée la plus longue mais aussi la plus charmante à mon goût, le ferry de nuit. J’ai réservé mon voyage sur le site de la compagnie Tokai Kisen. J’apprécie de voyager en mer et différentes solutions de couchage sont à disposition. Le plus simple et moins couteux est une piece tatami collective. Les cabines en classes supérieures sont les plus onéreuses. J’opterai pour le couchage collectif, très rudimentaire. Le tangage du bateau se fait un peu sentir et les vibrations des moteurs résonnent au sol mais j’ai prévu des bouchons d’oreilles et un masque pour les yeux. Je ne crains pas le mal de mer et je trouve du charme là ou d’autres y verraient du raffut. Naviguer est comme un mouvement perpétuel que je trouve agréable. Le bateau me ferait penser a une bête ronflante.
Le ferry quitte le port de Takeshiba, à Tokyo, à 22h pour arriver à Niijima vers 8h30 le lendemain. A bord, un restaurant et des douches sont à disposition ainsi que des distributeurs de produits du quotidien tel que brosse à dent, serviettes de toilettes etc. Le pont est accessible au sixième étage du ferry.
L’arrivée se fait sous la pluie et la brume. Les îles semblent surgir d’entre les nuages et cela leur donne une aura mystérieuse.



Le premier jour prend des allures de tempête bretonne. Dépaysement garanti. Malgré le vent et la pluie, je marcherai jusqu’à un atelier de souffleurs de verre proposant de visiter leur magasin. Il est possible d’acheter des créations sur place. La roche volcanique utilisée par les artisans offre une belle couleur verte aux objets exposés.


Le lendemain, le temps est devenu plus clément et je peux profiter de l’océan Pacifique et de ses magnifiques nuances de bleus. Je me laisse aller à quelques baignades sur des plages aux eaux calmes.




Les conditions ne sont pas idéales pour surfer mais quelques locaux sont présents.

Les plages sont vides à perte de vue. Hors-saison, l’île est un formidable lieu de ressourcement. Il est toutefois utile de se renseigner sur les heures d’ouverture des quelques restaurants du village car certains sont sur réservation ou déjà plein.


Un camping gratuit est disponible sur l’île et des statues jalonnent les routes, prenant des airs fantomatiques sous la lumière des lampadaires.





Un autre point très appréciable est la présence de bains extérieurs accessibles gratuitement. Ils offrent des vues sur la mer. L’eau, pompée dans l’océan puis chauffée, arrive à des températures différentes en fonction des bassins choisis. Comme tout onsen ou sento, la douche au préalable est de mise. Le port du maillot de bain est ici obligatoire. Ce qui n’est pas fréquent au Japon car la tradition demande d’entrer dans l’eau, nu. L’ajustement des règles est, selon moi, peut-être dû au tourisme. Le décor est plutôt insolite, transportant le visiteur dans l’Antiquité grecque le temps d’un bain.



L’île est d’une superficie de 18 km2. Il est donc possible, pour un bon marcheur, d’accéder à pied a plusieurs randonnées. Il y a, par contre, de bons dénivelés. Mais la vue est magnifique.









L’île est un paradis pour les oiseaux. Les forêts sont très denses et il y a peu de prédateurs ce qui en fait un lieu de préservation.

J’ai pu photographier et faire des enregistrements de quelques specimens durant mes randonnées.



Un monticole merle-bleu. Oiseau qui apprécie de vivre en milieu rocheux et rocailleux des montagnes et des côtes.

Un zostérops, que l’on trouve très communément. Je rajoute une photo de mes petits voisins sur Tokyo qui viennent se régaler du nectar des fleurs de camélia. Ils sont aussi au rendez-vous lorsque les cerisiers du Japon sont en pleine floraison !


Un bruant à longue queue. Ils vivent en groupe et ceux-ci profitaient du terrain herbeux du camping déserté par les hommes à cette époque.


Une mésange variée qui prépare son nid. En me renseignant sur l’espèce, cet oiseau aurait été autrefois, au Japon, apprivoisé pour participer à de petits spectacles de divination dans les temples et sanctuaires religieux. Il était aussi populaire comme oiseau de compagnie. Les couples se forment pour la vie et le mâle offre des noisettes à la femelle convoitée en guise d’offrande nuptiale.
J’ai pu à loisir écouter le chant d’un autre oiseau, très populaire au japon, notamment dans le domaine littéraire. A l’arrivée du printemps, j’ai eu l’agréable surprise d’en entendre un quotidiennement aux premières heures du matin. Il doit probablement nicher dans les arbres qui jouxtent ma fenêtre de chambre. Il s’agit du rossignol japonais, qui ne fait, en fait, pas partie de l’espèce, aussi connu sous le nom japonais, uguisu.

